“Blue sky, shining on me,
Nothing but blue sky.”
Et espérons que cela dure pour la deuxième moitié de ce festival. J’espère que vous tous passé une belle nuit, car aujourd’hui est la journée la plus chargée du week-end. Mais avant de plonger dans ce nouveau chapitre, il est l’heure d’un petit retour sur ce qu’il s’est passé hier.
Au vu des festivités de la vieille (plus ou moins intense selon les cas), un début tout en douceur s’est trouvé plus que bienvenu : du repos, des sessions, des expos à découvrir et des discussions qui pourraient bien s’éterniser tout le week-end.
Le premier panel proposait une entrée en matière on ne peut plus juste : un retour sur l’histoire du skateboard à Bordeaux présenté par Baptiste Pointillart, historien qui, lui, ne skate pas. Ce regard extérieur, peut-être moins affectif mais assurément plus objectif, met en lumière un point essentiel dans la question de l’inclusion du skate dans l’espace public : les skateurs savent accepter les cadres (à défaut des règles) et faire preuve de respect, surtout lorsque ces cadres sont posés par leurs pairs plutôt que par une politique répressive.

Ensuite, nous avons eu le plaisir de découvrir les coulisses du travail de Kirsty Smith et Leo Sharp, exposant tous les deux leurs photos dans la salle Capitulaire. Dans la mesure où la plupart d’entre vous êtes déjà familiers avec le travail de Leo, je ne m’y attarderais pas ; cependant je vous encourage de tout cœur à aller découvrir l’univers et les recherches de Kristy (que vous pouvez retrouver sur son site, « Hubbacouture »).
C’est Camille Ayme qui poursuivi la journée avec son film Extérieurs Bruts, inspiré par ses recherches sur les matériaux utilisés dans l’espace public. Recherches qui l’ont menée à la carrière de marbre la plus profonde du Portugal, filmée en parallèle du Dôme (Palais de Tokyo, Paris), entièrement sculpté dans le
marbre du sol, aux murs et bas-reliefs d’Alfred Janniot. Le film explore notre relation à la matière et questionne la notion de destructivité, souvent associée au skate, mais ici reliée à l’extraction de ce matériau, au fait de creuser toujours plus ce site naturel d’une beauté solennelle et sanctuaire.
Les réflexions se sont poursuivies avec un panel sur les programmes de skateboard dans les zones peu reconnues, présenté par Denia Kopita, Dr Indigo Willing et Dr Marie “Maz” Mayassi, en collaboration avec Skateistan. Ce moment a profondément remis en perspective notre vision du skate et de sa représentation. Il y a tellement plus à découvrir : des communautés à travers le monde qui nous sortent de notre zone de confort, et qui nous offrent au moins autant, sinon plus que n’importe quelle grosse part filmée sur dix marches.

Je terminerais en saluant Harrison Woolgar pour sa part H3ADZ, une ode parfaite à l’essence même du skate, celle qui tend à repousser les limites créatives, à explorer la ville à la recherche de spots et à les skater coûte que coûte. Un projet nourrit par une passion et une chaleur qui transperce l’écran et touche au cœur.
Bien sûr, ces salutations et un immense respect s’étendent à Mattheus Du Bronks, animé par cette même passion qui l’a mené lui et son team au Philippines pour filmer la UNITED III, une part qui met magnifiquement en lumière les skateurs locaux.
Créer, nourrir et montrer ces connexions avec les scènes locales sont de si précieuses images, et un rappel dont certains ont peut-être besoin car connecter au-delà des frontières géographiques est, et doit rester au cœur de la culture skate. Alors merci Connect Festival (qui porte si bien son nom) de continuer à le rappeler et à permettre encore plus de connexions.
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Bonne journée à tous,
et à demain !